Le Figaro.fr publie un article qui nous alerte sur les dérives liées à l'achat réel de prestations ingame (levelling, golds, items). Extraits :
"Les jeunes joueurs sont victimes de sollicitations commerciales douteuses. Des pratiques que Nathalie Kosciusko-Morizet voudrait encadrer.
Une facture de 6 000 euros : c'est le lourd tribut payé par André, 16 ans, à sa passion du jeu en ligne. L'inclination de cet adolescent comme tant d'autres pour l'univers médiéval et fantastique de World of Warcraft aurait pu rester inoffensive. Mais André fait parti de ces joueurs malheureux tombés dans les griffes d'escrocs. Afin de progresser dans l'aventure, il s'est laissé séduire par les propositions de vente d'objets et de «compétences» pour son personnage par un particulier contournant le système commercial officiel du jeu.
Pour régler les factures toujours plus lourdes de ces transactions effectuées au marché noir, le lycéen a subtilisé une des cartes bancaires de son grand-père. Son forfait est passé inaperçu pendant plusieurs mois. «Quand les versements ont été bloqués, le vendeur a téléphoné à mon fils pour évoquer une “dette d'honneur” et le menacer de porter plainte» s'indigne la mère du garçon. Le père d'André est finalement intervenu pour mettre fin au chantage. Désireuse d'oublier rapidement cette «bêtise», la famille n'a pas engagé de poursuites contre le vendeur malhonnête malgré la somme non négligeable dilapidée par l'adolescent.
Si l'éditeur de World of Warcraft, soucieux de préserver son image, a lancé la chasse aux trafics illicites, le risque reste malheureusement présent dans nombre d'autres jeux en ligne. Comme Dofus par exemple. Plébiscité par les enfants à partir de 8 ans, ce jeu inspiré par l'univers des mangas est parasité par des contrefaçons de son site offrant d'acheter des points pour avancer dans l'odyssée. Des propositions qui se doublent parfois du vol du compte des joueurs.
Mais l'incitation à la dépense est aussi organisée de manière tout à fait officielle sur certains sites de jeux ayant recours à des systèmes de paiement facilités pour les plus jeunes comme l'audiotel et Internet plus. Le premier consiste à appeler un numéro surtaxé pour réaliser un achat. Nulle obligation de donner des références de carte bancaire, le joueur a seulement besoin d'un accès téléphonique pour payer. Une mère s'est ainsi plainte auprès de l'association d'un prélèvement de 52 euros sur la facture de son opérateur téléphonique à la suite d'emplettes effectuées par ses enfants de 9 et 12 ans sur le site de jeux Prizee. «Je trouve cela inadmissible, s'est-elle émue auprès de l'association. On peut “vider un compte” sans se soucier (de savoir) si ce sont des enfants qui font des achats !»
Avec Internet plus, les euros s'envolent en deux clics. Il suffit d'appuyer sur le bouton achat correspondant à un produit puis de confirmer son intention. La somme dépensée est ensuite répercutée sur la facture de son fournisseur d'accès Internet. «Ces méthodes permettent aux mineurs de dépenser de l'argent sans passer par leurs parents» , résume Justine Atlan, directrice de l'association e-Enfance qui dénonce une place croissante de l'argent dans les jeux vidéo en ligne. Des pratiques qui inquiètent également Nathalie Kosciusko-Morizet. La secrétaire d'État chargée du Développement de l'économie numérique s'apprête en effet à lancer une réflexion avec les acteurs du secteur et les associations familiales sur ces pratiques."
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