Comme vous l'avez remarqué sur mon Blog, je me réfère très souvent au site Millenium et aux publications de son équipe. Libération.fr vient de mettre en ligne une interview de Cedrix, leader de Millenium.
A 34 ans, Cédric Page dirige l’une des plus célèbres guilde française officiant sur World of Warcraft, le best-seller de Blizzard aux 11 millions d’abonnés. Millenium est le nom de son équipe qui le reconnait sous le pseudo de Cédrix. Mais WoW n’est que l’une des facettes de ce club. Il compte dans ses rangs environ 200 joueurs répartis dans différentes sections : de Aion, à Starcraft, Warcraft 3, Counter-Strike et World of Warcraft. Cette année, la structure s’est enrichie d’une société pour l’encadrer, un moyen comme un autre de monnayer l’image de marque qu’elle s’est forgée. A partir d’aujourd’hui, ils raconteront cette mystérieuse vie de clan dans un blog dédié sur Libération.
• Qu’est-ce qui vous a poussé à créer Millenium ?
Cédric Page : Au départ, je jouais à Everquest, un MMORPG [jeu de rôle massivement multijoueur, ndr], principalement avec des joueurs américains et européens. A l’époque, c’était en 2000, on était qu’aux débuts d’Internet et en France, il existait à peine des forfaits illimités. On formait un petit groupe de huit joueurs. Puis un jeu localisé en français est sorti sur GOA, Dark Age of Camelot. J’ai donc proposé l’idée de créer une guilde où les joueurs français pourraient se regrouper. Mais contrairement à la plupart des autres joueurs, qui s’amusent en respectant le role-play, notre principal objectif était autre. On visait avant tout la performance et on voulait explorer au maximum les possibilités offertes par le jeu. C’est pour ça qu’à nos débuts, on était d’ailleurs plutôt mal vu car on était assez marginal.
• Et puis World of Warcraft est arrivé...
Quand WoW est sorti, il y a eu l’explosion du jeu que l’on connait mais aussi l’explosion de l’intérêt des médias. On était beaucoup plus sollicités. Et puis des besoins ont commencé à se faire sentir, des propositions de partenariats, une attente du public. On a créé la guilde sur WoW à la sortie du jeu en 2004 et deux ans plus tard, l’une des toutes premières associations pour nous encadrer. D’ailleurs, au départ, cette association posait des questions au sein même de la guilde. Certains doutaient, se demandaient comment utiliser les subventions et ce genre de choses. C’était un premier pas psychologique. Cette année, on a passé un autre pallier en créant la société Gameo, spécialisée dans le consulting et la promotion de jeux.
• Il faut un bac+7 nain option enchanteur pour intégrer Millenium ?
Les conditions d’accès sont particulières et relatives en fonction des guildes. Pour certains jeux, étant donné nos compétences et nos moyens, les objectifs sont différents même si on reste toujours tourné vers l’idée principale : la performance. Pour le reste, c’est comme dans une entreprise, pas tout à fait classique. Il faut déposer un CV, un peu modifié pour l’occasion et se soumettre au rythme de jeu. Tous les soirs six jours sur sept pour les raids avec un système de rotation qui évite aux même joueurs de tout le temps être présents. En tout, il y a une cinquantaine de joueurs dans la guilde WoW. On veille à ce que le recrutement soit vraiment strict.
• La compétition de jeux vidéo est un axe fort de votre équipe également ?
En 2007, j’ai rencontré presque par hasard Jean-Marc Gaudin, que j’avais connu quinze auparavant. Lui, il était plutôt spécialisé dans le coaching d’équipes. Il m’a alors proposé de diversifier les activités de Millenium en prenant en charge toute la partie compétition. Pour nous, ça a été une manière d’attirer des partenaires et aujourd’hui, on a deux sections championnes de France à Counter-Strike et Warcraft 3. Elles étaient en Chine ce week-end pour représenter notre pays et ont terminé toutes deux en quart de finales lors des World Cyber Games [sorte de Jeux Olympiques du jeu vidéo, ndr]. L’idée, c’est d’avoir une carrure et un rayonnement internationaux sans jamais perdre de vue les jeunes talents français.
• Pourtant, la mort récente de Games-Services, entreprise parisienne qui avait en charge l’ESWC, la coupe du monde des jeux vidéo, fait craindre le pire quant à l’avenir de ce secteur...
Je ne sais pas mais j’ai lu un chiffre, 7 millions d’internautes [une estimation de l’organisateur, ndlr] ont visionné dimanche la finale Counter-Strike sur le streaming des WCG. Le vrai problème, c’est le sponsoring car les investissements de communication ont diminué. Mais je ne suis pas sûr qu’il y ait moins de joueurs à se déplacer en Lan [réseau local, ndr] ou à jouer aux jeux vidéo, au contraire. En Chine, c’est un sport reconnu. La période est juste difficile et d’ici 2010, le secteur devrait mieux se porter. De son côté, Elie Rotenberg, à 21 ans, en finit avec ses études d’informatique à l’école normale supérieure. Sur son temps libre, il se fait appeler « sophistie » et est devenu début octobre le nouveau Maître de Guilde de Millenium, véritable chef d’orchestre lors des combats. C’est précisément cette expertise qu’il va essayer de retranscrire dans le blog.
• C’est un besoin de raconter la vie d’une guilde ?
Elie Rotenberg : On a envie de faire partager notre expérience et notre vécu de groupe au plus grand nombre, d’expliquer ce qu’est de jouer en ligne par rapport à un jeu solo classique, ce que cela implique au sein d’une organisation comme Millenium où chacun dispose d’un rôle précis. C’est comme une visite de l’intérieur, un carnet de voyage alors qu’un journaliste traditionnel pourrait louper certains détails humains.
• On pourra découvrir quel genre de détails ?
J’aurai en charge toute la partie WoW. Ce sera l’occasion d’y raconter des détails de la vie de la guilde, ce qui se passe pendant les 4 heures de raid chaque soir, comment il nous arrive parfois d’être fatigué alors qu’on essaye désespérément de tuer un boss et qu’on ne trouve pas la solution, quelle est la façon dont on se prépare avec des calculs, des schémas. Et puis comment, au final, on peut se retrouver autour d’un verre pour décompresser.
Cédric Page : Au départ, je jouais à Everquest, un MMORPG [jeu de rôle massivement multijoueur, ndr], principalement avec des joueurs américains et européens. A l’époque, c’était en 2000, on était qu’aux débuts d’Internet et en France, il existait à peine des forfaits illimités. On formait un petit groupe de huit joueurs. Puis un jeu localisé en français est sorti sur GOA, Dark Age of Camelot. J’ai donc proposé l’idée de créer une guilde où les joueurs français pourraient se regrouper. Mais contrairement à la plupart des autres joueurs, qui s’amusent en respectant le role-play, notre principal objectif était autre. On visait avant tout la performance et on voulait explorer au maximum les possibilités offertes par le jeu. C’est pour ça qu’à nos débuts, on était d’ailleurs plutôt mal vu car on était assez marginal.
• Et puis World of Warcraft est arrivé...
Quand WoW est sorti, il y a eu l’explosion du jeu que l’on connait mais aussi l’explosion de l’intérêt des médias. On était beaucoup plus sollicités. Et puis des besoins ont commencé à se faire sentir, des propositions de partenariats, une attente du public. On a créé la guilde sur WoW à la sortie du jeu en 2004 et deux ans plus tard, l’une des toutes premières associations pour nous encadrer. D’ailleurs, au départ, cette association posait des questions au sein même de la guilde. Certains doutaient, se demandaient comment utiliser les subventions et ce genre de choses. C’était un premier pas psychologique. Cette année, on a passé un autre pallier en créant la société Gameo, spécialisée dans le consulting et la promotion de jeux.
• Il faut un bac+7 nain option enchanteur pour intégrer Millenium ?
Les conditions d’accès sont particulières et relatives en fonction des guildes. Pour certains jeux, étant donné nos compétences et nos moyens, les objectifs sont différents même si on reste toujours tourné vers l’idée principale : la performance. Pour le reste, c’est comme dans une entreprise, pas tout à fait classique. Il faut déposer un CV, un peu modifié pour l’occasion et se soumettre au rythme de jeu. Tous les soirs six jours sur sept pour les raids avec un système de rotation qui évite aux même joueurs de tout le temps être présents. En tout, il y a une cinquantaine de joueurs dans la guilde WoW. On veille à ce que le recrutement soit vraiment strict.
• La compétition de jeux vidéo est un axe fort de votre équipe également ?
En 2007, j’ai rencontré presque par hasard Jean-Marc Gaudin, que j’avais connu quinze auparavant. Lui, il était plutôt spécialisé dans le coaching d’équipes. Il m’a alors proposé de diversifier les activités de Millenium en prenant en charge toute la partie compétition. Pour nous, ça a été une manière d’attirer des partenaires et aujourd’hui, on a deux sections championnes de France à Counter-Strike et Warcraft 3. Elles étaient en Chine ce week-end pour représenter notre pays et ont terminé toutes deux en quart de finales lors des World Cyber Games [sorte de Jeux Olympiques du jeu vidéo, ndr]. L’idée, c’est d’avoir une carrure et un rayonnement internationaux sans jamais perdre de vue les jeunes talents français.
• Pourtant, la mort récente de Games-Services, entreprise parisienne qui avait en charge l’ESWC, la coupe du monde des jeux vidéo, fait craindre le pire quant à l’avenir de ce secteur...
Je ne sais pas mais j’ai lu un chiffre, 7 millions d’internautes [une estimation de l’organisateur, ndlr] ont visionné dimanche la finale Counter-Strike sur le streaming des WCG. Le vrai problème, c’est le sponsoring car les investissements de communication ont diminué. Mais je ne suis pas sûr qu’il y ait moins de joueurs à se déplacer en Lan [réseau local, ndr] ou à jouer aux jeux vidéo, au contraire. En Chine, c’est un sport reconnu. La période est juste difficile et d’ici 2010, le secteur devrait mieux se porter. De son côté, Elie Rotenberg, à 21 ans, en finit avec ses études d’informatique à l’école normale supérieure. Sur son temps libre, il se fait appeler « sophistie » et est devenu début octobre le nouveau Maître de Guilde de Millenium, véritable chef d’orchestre lors des combats. C’est précisément cette expertise qu’il va essayer de retranscrire dans le blog.
• C’est un besoin de raconter la vie d’une guilde ?
Elie Rotenberg : On a envie de faire partager notre expérience et notre vécu de groupe au plus grand nombre, d’expliquer ce qu’est de jouer en ligne par rapport à un jeu solo classique, ce que cela implique au sein d’une organisation comme Millenium où chacun dispose d’un rôle précis. C’est comme une visite de l’intérieur, un carnet de voyage alors qu’un journaliste traditionnel pourrait louper certains détails humains.
• On pourra découvrir quel genre de détails ?
J’aurai en charge toute la partie WoW. Ce sera l’occasion d’y raconter des détails de la vie de la guilde, ce qui se passe pendant les 4 heures de raid chaque soir, comment il nous arrive parfois d’être fatigué alors qu’on essaye désespérément de tuer un boss et qu’on ne trouve pas la solution, quelle est la façon dont on se prépare avec des calculs, des schémas. Et puis comment, au final, on peut se retrouver autour d’un verre pour décompresser.
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