Source : Premiere.fr
Certains font un beau métier. Ainsi William Sims Brainbridge sociologue américain qui a consacré une année entière de sa vie à jouer à World of Warcraft comme on le découvre sur le site InsideHighred . A raison de 40 heures par semaine sur le jeu le coyote à tout même passé 2300 heures dans World of Warcraft… en étant payé pour cela. Un bien beau métier qui donne sérieusement envie de postuler au National Science Foundation. On se demande même si cette fondation est financée par des fonds publics ? Si tel était le cas, cela reviendrait à dire qu’une partie des impôts versés par les contribuables américains servirait à financer des parties de World of Warcraft. Ce qui pourrait sembler curieux mais qui, si on y regarde de près, serait en fait pour une fois un investissement plutôt raisonnable d’une infime partie du budget de l’état.
Car World of Warcraft, reste une expérience communautaire sans précédent dans le monde du jeu vidéo symptomatique d’une réelle vacance de sens social dans le monde réel. Un univers parallèle dans lequel les bonnes actions sont systématiquement récompensées, où l’entraide et la solidarité altruistes sont des réalités expérimentées à chaque partie, où des quêtes au but clairement défini donnent un sens véritable à l’aventure (à la vie donc), où, en définitive les règles sont par conséquent bien plus lisibles que dans notre réalité dans laquelle la perte de repères induit une incertitude maladive, une angoisse perpétuelle qui nous mine, caractéristique d’une époque. Mais plus que d’accentuer la dichotomie entre le monde réel et les communautés dites « virtuelles » en ligne, Wow nous rappelle surtout qu’il faut garder l’espoir. Car si l’univers de Wow reste imaginaire, les comportements des joueurs qui l’animent sont quant à eux authentiques. L’homme n’est peut-être pas naturellement bon mais notre contemporain, en réponse à un monde délabré, aspire de façon évidente à pouvoir se comporter de façon remarquable au sens premier du mot.
Et si Wow nous permettait en fait d’agir comme nous le souhaitons vraiment ? En accord avec nous-mêmes. Sans la crainte du « trop bon trop con » affiché comme un mantra dans notre réalité facilement cynique. Acteur authentique dans le jeu et comédien dans le monde réel pour mieux nous en préserver ? Car le succès du jeu de Blizzard, plus de 10 millions de joueurs, illustre plus qu’une envie, un besoin. Celui de pouvoir enfin se comporter librement sans redouter le retour de bâton. On comprend à ce titre que le jeu devienne un sujet d’étude et mieux, une source d’inspiration pour mieux vivre en société. Car une fois encore l’esprit qui traverse World of Warcraft est une bouffée d’air frais. On comprend l’éventuelle addiction qui pourrait en découler mais mieux, on peut espérer que le jeu inspire les joueurs dans leur vie de tous les jours, comme un juste retour des choses. La preuve que certains jeux vidéo peuvent nous faire réfléchir sur nous-mêmes et peut-être mieux encore, nous aider à mieux vivre ensemble.
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